Karadoc

Karadoc de Vannes, comme Perceval, est un chevalier d’extraction modeste anobli par le roi Arthur. Il est marié à Mevanwi et père de plusieurs enfants en bas âge.

La grande passion de Karadoc est invariablement la nourriture. Il prendrait onze collations par jour, nuits comprises, chacune équivalente au repas de trois personnes, et garde de quoi survivre plusieurs jours dans son lit. Si personne ne songe à lui demander le moindre conseil de nature militaire, tous reconnaissent néanmoins son expertise en matière culinaire, et Arthur fait appel à lui lorsque confronté à ce genre de questions. Karadoc aurait ainsi inventé le croque-monsieur pour en faire le plat national de la Bretagne.

Karadoc est généralement d’humeur égale et débonnaire, prenant rarement quoique ce soit au sérieux ou au tragique. Il est rare qu’il s’énerve ou agisse de manière émotive, excepté encore une fois lorsque de la nourriture est concernée.

Karadoc est le meilleur ami de Perceval, et guère plus intelligent. Il partage les même problèmes de vocabulaire que le chevalier du Pays de Galles, ne comprenant rien aux expressions imagées et confondant tous les mots un peu compliqués – ce qui ne le dissuade pas de les utiliser à tort et à travers. Il est l’inventeur de la « botte secrète », qui consiste à répondre « C’est pas faux ! » lorsque la conversation lui échappe.

Karadoc et Perceval sont quasiment inséparables, accomplissant (ou plus exactement, ratant) la majorité de leurs missions ensemble. Surtout, ils passent beaucoup de temps à la taverne à boire et à s’empiffrer. Il est rare de voir Karadoc et Perceval se disputer et même dans ce cas ils sont prompts à se réconcilier. Si on a le malheur de les laisser partir dans leurs délires, cela peut mener à des situations extrêmement surréalistes.

Karadoc croit dur comme fer avoir développé, avec Perceval, une méthode de combat révolutionnaire et infaillible – quoique trop technique pour être enseignée ou réellement appréciée par les autres chevaliers  - comportant des disciplines telles que le combat au ralenti et la casse de plaques à main nue, le combat en fermant les yeux ainsi que le combat avec des légumes. Le fait que le roi Arthur puisse les battre n’importe quand – les yeux fermés et une main attachée dans le dos – est systématiquement ignoré par Karadoc, dont rien ne semble pouvoir dissiper les illusions.

Dans le Livre IV, Karadoc accepte de bonne grâce l’idée d’échanger son épouse avec Guenièvre, selon une tradition de Vannes, trop content d’échapper à un duel à mort avec le roi. Il ne réalise pas, du moins au début, que Lancelot n’a aucune intention de lui laisser récupérer sa nouvelle femme. Lassé d’être régulièrement refoulé à l’entrée du camp séparatiste, Karadoc finira par demander à Arthur d’invalider l’échange – ce à quoi le roi consent. Il partira fonder un clan autonome durant le livre V avec Perceval (le "clan des semi-croustillants").

Citations

À Vannes aussi, on a nos traditions. Bon, des graals pas vraiment, mais je connais un vieux qui se balade toujours avec un saladier.

Qu’est-ce que c’est que ce style de bouffer des petits machins tout secs et trois gallons de flotte par jour ? […] Si la jeunesse se met à croire à ces conneries, on se dirige tout droit vers une génération de dépressifs ! Le gras, c’est la vie. (Livre II, Corpore sano)

Des p'tits croutons tout vieux genre pour les lapins ? Ouais j'savais pas c'que c'était, dans le doute j'les ai bouffés. (Livre II, Sept cent quarante-quatre)